samedi 25 octobre 2008

Autrefois...Un petit métier..!

" Lavandière "
(Aquarelle de Samuel Prout- anglais )
1783
-1852


C' est en 1893 que nait la petite Jeanne à Kerallain dans le Morbihan...
Elle est la 6° enfant d' une famille de paysans humbles et son enfance est marquée par la peur de la faim et le souci du lendemain...
A 11 ans elle est placée dans une ferme , son adolescence n' est que laborieuse...
A 17 ans elle se marie et arrive en Normandie où elle sera " garde-barrière " pendant 27 ans...
Elle met au monde cinq enfants , mais la mort de deux d' entre eux , la séparation d' avec son mari , sa démission de la "Compagnie des Chemins de Fer " la laissent sans un sou...
En 1944 elle a alors l' idée de laver du linge ...
Elle va de famille en famille et devient petit à petit
" La mère Denis "
A l' âge de 70 ans , elle s' arrête toujours sans ressource...
C' est Pierre Bâton , un ami , voisin , publicitaire qui lui ouvre les portes de la célébrité...
Elle a alors 79 ans..!
La voilà faisant de la publicité pour la machine à laver " Vedette "...Elle devient ainsi une star connue de 80% des Français ; La marque lui verse alors une rente viagère qui lui enlève les gros soucis du quotidien

Vaillance , bon sens , amour du travail bien fait...

ont animés toute sa vie...Elle s'est endormie pour toujours à l' âge de 96 ans....Aujourd'hui elle est encore présente dans nos mémoires...


... Je l' ai rencontré par hasard dans le petit cimetière de Thymer où elle repose ,
en plein coeur du village , au pied de son église . Elle a vécu une retraite heureuse dans le prieuré reconverti en maison de retraite...

Je n' ai jamais vu un cimetière aussi vivant...!!

Le bruit de l' eau du lavoir , situé de l' autre côté de la rue doit encore la charmer...
En passant devant en voiture , on peut la saluer...
Un joli restaurant bien fleuri donne une ambiance châleureuse à cette bourgade devenue touristique encore grâce à " Elle " .

Pour terminer ce récit un peu nostalgique je vous dirais que , malgré mon amour pour le travail manuel : ... Vive le temps des machines à laver ...

<<... C' est ben vrai , ça...! >>

15 commentaires:

Simplement ... a dit…

Ta page est très émouvante, belle et pleine de vie !
J'aime ton hommage à la "Mère Denis", personnage humble mais si beau et pétri d'humanité qui a marqué notre société qui tend à en être de plus en plus dépourvue ...
Je me souviens avec émotion du beau lavoir double, juste à côté de ma maison d'enfance et le bruit des battoirs et les rires et le bruit de l'eau ...
Petite fille, j'aurais aimé être lavandière...
Mais aujourd'hui, je dis comme toi ... vive ma machine à laver ...
Et en confidence, j'adore aussi mon sèche-linge (rire) ...
Bisous et très beau dimanche.
Marie-Ange

Anonyme a dit…

Ah oui , vive les machines à laver , c' est ben vrai ,ça ! Et je sais de quoi je parle !!!! ;-))
Mais la planche à laver , là , sur ta dernière photo .... qu 'est-ce qu' elle est belle , ça me plairait bien d' en trouver une comme ça , bien patinée !
Bises et bon week-end Mathilde ...

Anonyme a dit…

Un beau souvenir de mon enfance, lorsque je voyais la pub à la télé, depuis tellement d'eau a passé sous les ponts... Les lavandières sont parties avec...

Anonyme a dit…

Je suis content d'en savoir plus sur cette brave dame!

Anonyme a dit…

Coucou Mathilde ! Moi aussi, très heureuse de te retrouver, surtout avec un article comme aujourd'hui ... qui m'a mis la larme à l'oeil. Je ne connaissais pas la vraie vie de "la Mère Denis" ! Merci à toi de nous l'avoir contée.
Je t'embrasse !

Anonyme a dit…

Bonsoir Mathilde

Revenu samedi de deux mois d'escapade, avec peu d'accès au clavier, je reprends le rangement des photos et la lecture des blogs amis.

Ma douce épouse a lavé le linge de la famille de ses parents à 13 ans, aidée par sa soeur de 11 ans, quand maman a été malade. Pas d'eau courante à la pile, il fallait aller au lavoir, à plusieurs centaines de mètres de là. Et pousser une brouette de linge dans les rues non goudronnées n'était déjà pas une mince affaire pour deux gamines. Quand à laver les draps, heureusement que des femmes leur donnaient la main. Mais pour les habits, elles devaient se débrouiller seules. Alors, la planche, le savon et le battoir, elles savent toutes deux combien ça fait mal aux reins !

Il y a loin de l'imagerie à la réalité du travail des femmes, été comme hiver.

Bises du grillon

Anonyme a dit…

Bonsoir Mathilde,
J'ai bien connu cela durant ma jeunesse où les lavandières lavaient leur linge au lavoir ou parfois à la rivière !
Bises et bonne soirée,
Christian

Anonyme a dit…

Enfant, j'ai un peu connu les femmes qui allaient laver "à la rivière" avec leur brouette de linge, mais les machines sont arrivées rapidement, heureusement.

Anonyme a dit…

Quelle rudesse ! Très émouvant cette bande-son... Le patois, l'âpreté de la tâche, les bruits : et du coup, on est transporté quelques décennies en arrière.

Je n'aurais pas aimé, moi, par tous les temps aller à la rivière ou au lavoir ! Même si c'était pour laver mon propre linge sale.

Relisons Gervaise, pour l'ambiance... Merci Mathilde pour cette superbe évocation.

Tiens, je vais mettre une machine en route !!

Anonyme a dit…

lorsque j'étais enfant, le lavoir était devant chez ma grand-mère. Nous y allions régulièrement avec elle faire la lessive.Pendant que mémé se cassait le dos à laver, nous trempions avec bonheur nos pieds dans l'eau fraiche. De retour nous étendions le linge dans le pré. ça nous amusait beaucoup nous les enfants, mais pour ma grand-mère c'était autre chose. La mère Denis , c'est l'image de la transition entre ces deux mondes

Anonyme a dit…

voilà une histoire bien nostalgique....heureusement qu'il y a des souvenirs impérissables..;)

j'aime bien aussi laver à la main...les petits vêtements fragiles..;)
bise

ly

panti a dit…

Le soir venu les lavandières
S'en vont avec leur linge blanc
Il faut voir leur silhouette fière
Se détacher dans le couchant
Sur leur tête leur panier posé
Telles des déesses antiques
On entend doucement s'éloigner
Leur refrain et leurs pas feutrés....
connais-tu Pierrefitte-en-Auge??encore un village superbe!!...
Bisous du soir
MAman Mule
Ps:Traverse la Seine,et viens voir ma dernière découverte.....

hugodeco a dit…

s'est vraiment super cette histoire ,merci pour ton com ,a bientot biz

Anonyme a dit…

Lavandière...un métier disparu, du moins dans nos pays industrialisés...mais quel métier pénible ! Je ne voudrais pas être obligée d'aller au lavoir pour y faire la lessive...

Anonyme a dit…

De l'autre côté du cimetière, il y a une salle municipale.
Il y a quelques années je suis allée à un mariage dans cette salle.
Il nous avait été dit que la Mère Denis était enterrée dans ce cimetière.

Un an après, à l'occasion de vacances, je suis revenue dans ce village paisible. Je me suis rafraîchie à l'ombre du lavoir.
J'ai cherché la tombe de la mère Denis, mais sans doute que troublées par l'impatience de mes deux enfants que cela n'intéressait, je n'ai pas assez persévérante.