mercredi 28 novembre 2012

C' est quoi " le raku "...?


" C' est l' alliance de la terre , du feu ,  de l' eau ,
mais aussi de l' air..."






expliquait Sandrine
à quelques amis
 invités
à  prendre le thé, 
dans un petit atelier où était exposées les oeuvres de trois passionnées  par cet art si particulier...






Cette technique  est le résultat d' un travail d' émaillage
d' origine coréenne qui s' est développée
dans le Japon du XVI° siècle...


Le " raku " 
est lié essentiellement à la fabrication de bois pour la cérémonie du thé...
Sa technique est un procédé de cuisson ;
les pièces incandescentes sont enfumées et
éventuellement trempées dans l' eau .
Elles subissent un choc thermique très important...!!



Dans tous les cas les pièces travaillent et chantent ainsi
l' histoire de la terre , du feu et de l' eau...


L' implication dans le raku japonais est souvent plus profondément
issue de sa philosophie , de ses racines et de son sens culturel...


Cette philosophie orientale consacrée surtout au bois engendre
des notions de joie , d' aisance et de bonheur...


Très " in "
comme Guillevic , ces dames aiment  quand :


" Le chant se ramasse
dans les silences
Qu' il se donne..."


quand...

" Le chant du désert 
est interrogation
À tous les horizons..."
elles aiment encore...

Les hôtes  ravis
 bavardaient avec les trois artistes
un peu émues et  fières de leurs  regards admiratifs...







Sandrine , en parfaite hôtesse
nous servit alors le thé
tenu au chaud dans un samovar en raku réalisé par son mari Benoit ;
les deux théières , photo de leur catalogue ,
sont de lui aussi..!!
Ce sont des pièces uniques
qui demandent un grand savoir faire ...






Tous ces  talents ici réunis
font un bien joli sourire à la ville de Dreux
Merci
à toutes les trois pour cette cérémonie du thé extra-ordinaire...:-))

lundi 19 novembre 2012

Avec mes couleurs...




...et dans la légèreté 
de la lumière que j' aime
avec vous j' ai suivi
mon papillon
 ce jour est si particulier .!

Il nous dit ce qui suit :



" La légèreté , elle est partout ,
dans l' insolente fraîcheur des pluies d 'été
 sur les ailes d' un livre abandonné au bas d 'un lit ,
dans la rumeur des cloches d' un monastère
 à l' heure des offices ,
 une rumeur enfantine et vibrante ,
dans un prénom mille et mille fois murmuré
 comme on mâche un brin d' herbe ,
dans la fée d' une lumière au détour d' un virage
sur les routes serpentines du Jura ,
 dans la pauvreté tâtonnante des sonates de Schubert ,
 dans la cérémonie de fermer lentement les volets le soir...


...dans une fine touche de bleu , bleu pale , bleu-violet ,
sur les paupières d' un nouveau-né ,
dans la douceur d' ouvrir une lettre attendue ,
 en différant une seconde l' instant de la lire ,
dans le bruit des châtaignes explosant au sol et
dans la maladresse d' un chien glissant sur un étang gelé...


... J' arrête là ,
la légèreté , vous voyez bien , elle est partout donnée .
Et si en même temps , elle est rare , d' une rareté incroyable ,
c' est qu' il nous manque l' art de recevoir ,
simplement recevoir ce qui nous est partout donné..."

Ch. Bobin..." La folle allure "

***







Cette semaine
" Les carnets de Mathilde "
ont cinq ans  ,
pour fêter ça
je vous offre un verre de
ma cuvée de l' âge de raison...!!?

J' ai beaucoup reçu de vous ,
connus et inconnus de passage ,
ce sont vos couleurs
qui chaque jour ,
peignent les paysages
de mes voyages vers vous...

À tous un très grand merci...


Pour savourer des légèretés données ,
 mes teintes nouvelles
sont  à explorer
 just' un clic...et vous ferez de belles découvertes...:-))


À bientôt...


mercredi 14 novembre 2012

" Touche-pas , c' est ma soeur..."


...disait un jour à la  récré
un petit garçon  à l' encontre
 d' un grand un peu trop entreprenant...!!



" Mal d' enfance .." ce matin , a brodé ce souvenir...:-))

" Les armes qui éventrent la terre
Brisent l' enfant
Dénaturent ses jeux..

Quelle refonte de nos âmes
Quelles alluvions de paix
Quelles brassées d' amour
Ècarteront les mâchoires d' épouvante  ?

Quelles paroles , quels regards , quelles mains
Redonneront l' enfance
À nos enfants en mal d' enfance...

Andrée Chédid


***


Qui se reconnaîtra...?   Racontez-moi....:-))


vendredi 9 novembre 2012

Elle s' appelait Marie-Jeanne...


 En 1915 ,
" C' était la nuit , une nuit claire et tranquille 
dans un secteur accidenté coupé de crêtes et de marais...
dans les fonds sous les peupliers il flottait l' arôme laissé par les derniers gaz..."

Teilhard de Chardin



En 1920
Marie Jeanne Nézet habite
Forêt-Fouesnant
La guerre lui a pris trois de ses fils
Jean , Pierre et Christophe ;
son autre fils Yves
a eu plus de chance
il est revenu gazé
tout comme son gendre , Mr Bouhris
qui en prime est rentré les pieds gelés...


Les Fouesnantais  décident alors
d' immortaliser ces événements tragiques par la construction d' un monument au souvenir des 180 jeunes morts pour la France mais surtout de rappeler la souffrance des mères touchées de plein fouet  tant dans leur vie affective que matérielle...
 Marie-Jeanne a été choisie parmi trois Fouesnantaises ayant perdu chacune trois enfants
Mr le Maire et Mr le Curé
furent chargés d' obtenir son accord...
Elle a beaucoup hésité
 et plus tard elle regrettera son " oui " car disait-elle :
" ...maintenant tout le monde peut me voir.."
Modestement elle souffrait d' être ainsi exposée...


Mr René Quillivic originaire de Plouhinec
statuaire de son état
fut chargé de réaliser le monument en granit de Kersanton .
Fils de marin-pêcheur il est né au milieu des humbles ,
la douleur , le chagrin et la foi lui sont familiers .



Pendant quinze jours tous les après-midi
Marie-Jeanne pose devant l' artiste ,
la période de deuil n' est pas terminée, elle est de noir vêtue
et porte une petite coiffe de deuil " koef bajen "
en coton blanc légèrement amidonnée , sans dentelle...
Il a su si bien la représenter accablée devant la folie meurtrière des hommes...




Marcelle Duba , en Juin 1965
nous la disait ainsi ,


Marie-Jeanne



" C' est la vieille maman de la terre bretonne
Qui pleure sur ses fils tombés au champ d' honneur
Visage buriné par l' âge et la douleur ,
Que je veux saluer sous le ciel monotone

Seule ...point de soldats ou d' ange qui claironne ,
Monument sobre , unique et de telle valeur
Qu' on admire en passant la femme et le sculpteur
Déposant à leurs pieds une même couronne .

Adossée à l' église et face au cimetière ,
Coiffe de deuil , debout , recueillie , en prière ,
Marie-Jeanne , mère immortelle de Fouesnant ,

Du pays tout entier n' est-elle pas l' image ?
Gravité , force et grâce , où l' esprit va glanant ,
Des bois remplis d' oiseaux au féérique visage .


***


" En vérité , à la vitesse où sa conscience et ses ambitions augmentent , le monde fera explosion s' il n' apprend à aimer . L' avenir de la terre pensante est organiquement lié au retournement des forces de haine en forces de charité...
                                                                                    
                                                                   Teilhard de Chardin 
                                                                                        -  Hymne de Univers -
                                                                                                                                     

samedi 3 novembre 2012

Rien de tel que du soleil en boîte...





...pour illuminer la grisaille de ces jours-ci ,

un matin de printemps ,
j' avais ramassé
quelques rayons sur les bords du Tarn
 à Ispagnac





 Henry Bauchau au retour m' a alors expliqué...


" Les paysans et ouvriers spirituels
ne se nourriront pas des pailles de l' Égypte
ni du divertissement des beaux arts ...


Dans la rigueur de l'ordre ils ont élu la pierre
pour compagne mystérieusement


... et l'aventure manuelle
d' aller vers Dieu en ligne droite...


Après un jour, avant le jour ,
prions pour le frère inconnu
qui a bâtit cette demeure et soutient encore notre esprit
dans sa maison de certitude...


...afin que le sommeil dans ce vallon de paix
soit calme et mesuré
par le jeûne et par le silence..


... Prions pour ces hommes aventurés
qui sont faibles , sauvages , imprimés
 si pauvrement dans l'être



et qui opèrent de leurs mains
la création de ton image...



En repartant il m' expliquait encore " La règle "

" Avec mes pierres carrées
je t' enfermerai dans une oeuvre
car tu es coureur de chagrins
et la règle est d' apprendre à rire
Homme
avant de mourir..."

                          Henry Bauchau

"  La pierre sans chagrin   "

***

C' est exactement ce que je vous souhaite pour faire revenir le soleil...