J' avais besoin de changer d' air ;
malgré un temps capricieux l' Auvergne a su me combler ...
Balbuzard survolait ses terres et moi ,
Balbuzard survolait ses terres et moi ,
je me sentais l'âme d' un buvard .
Dans des paysages magnifiques la vie éclate de partout ,
Après chaque virage des surprises :
une croix de chemin , un château , une église
et puis les vaches ... les Salers bien sur ..!
À la sortie de l' un d' eux une pancarte :
" Vieille Brioude " 3km ... nous détourna de notre chemin principal ;
tout ce que l' on aime quand on a le temps de prendre son temps . !!
À flanc de coteau coulait l' Allier ...
Il nous a suffit de passer le pont , et d' apprendre que
Vieille Brioude
était au siècle dernier la commune viticole la plus importante de la région .
L' église romane dédiée à St Vincent
est entourée d' un jardin de curé absolument délicieux .
Un arbre de Judée nous accueille dans ce petit paradis
qui célèbre la vigne ... en souvenir d'autrefois;
La vigne tant utilisée dans les paraboles que nous connaissons bien ...
Le lilas et les iris embaumaient ...
Avant de repartir sur d' autres chemins
assis avec moi à l' ombre du vieux clocher , écoutez plutôt :
" La vigne se plaignait
un jour au vigneron
De ce qu' il coupait
maint et maint rejeton ,
Dont le feuillage épais
et le bois inutile ,
Loin de la rendre fertile ,
Auraient épuisé sa vigueur .
- Eh! pourquoi donc , lui disait-elle ,
Me traitez-vous avec tant de rigueur ?
Pour mon bien vous montrez du zèle .
Je suis l' objet de vos sueurs ;
Vous m' aimez ; cependant vous m' arrachez des pleurs .
L' amour est-il donc si sévère ?

- Que vous pénétrez peu dans mon intention!
Lui répondit alors le prudent vigneron.
Vous croyez que ces coups partent de ma colère ?
Ah! connaissez mieux mon dessein.
Dans le mal que j' ai pu vous faire
Votre intérêt a seul conduit ma main .
Si je coupais point tout ce bois inutile
Bientôt vous deviendriez stérile ;
Vous ne produiriez plus ni des fruits ni des fleurs ;
Au lieu qu' en vous faisant répandre quelques pleurs ,
Je vous rends beaucoup lus fertile
Et de Bacchus sur vous j' attire les faveurs ...

C 'est à vous jeunes gens que ma fable s' adresse ;
Connaissez à ces traits l' amour et la sagesse
De ceux qui veillent sur vos moeurs.
S' ils vous font quelquefois éprouver leur rigueurs
Ce n' est pas que pour vous ils manquent de tendresse :
Ils cherchent seulement à vous rendre meilleur . "
Jean Labbé
***
À la sortie de l' un d' eux une pancarte :
" Vieille Brioude " 3km ... nous détourna de notre chemin principal ;
tout ce que l' on aime quand on a le temps de prendre son temps . !!
À flanc de coteau coulait l' Allier ...
Il nous a suffit de passer le pont , et d' apprendre que
Vieille Brioude
était au siècle dernier la commune viticole la plus importante de la région .
L' église romane dédiée à St Vincent
est entourée d' un jardin de curé absolument délicieux .
Un arbre de Judée nous accueille dans ce petit paradis
qui célèbre la vigne ... en souvenir d'autrefois;
La vigne tant utilisée dans les paraboles que nous connaissons bien ...
Le lilas et les iris embaumaient ...
Avant de repartir sur d' autres chemins
assis avec moi à l' ombre du vieux clocher , écoutez plutôt :
" La vigne se plaignait
un jour au vigneron
De ce qu' il coupait
maint et maint rejeton ,
Dont le feuillage épais
et le bois inutile ,
Loin de la rendre fertile ,
Auraient épuisé sa vigueur .
- Eh! pourquoi donc , lui disait-elle ,
Me traitez-vous avec tant de rigueur ?
Pour mon bien vous montrez du zèle .
Je suis l' objet de vos sueurs ;
Vous m' aimez ; cependant vous m' arrachez des pleurs .
L' amour est-il donc si sévère ?

- Que vous pénétrez peu dans mon intention!
Lui répondit alors le prudent vigneron.
Vous croyez que ces coups partent de ma colère ?
Ah! connaissez mieux mon dessein.
Dans le mal que j' ai pu vous faire
Votre intérêt a seul conduit ma main .
Si je coupais point tout ce bois inutile
Bientôt vous deviendriez stérile ;
Vous ne produiriez plus ni des fruits ni des fleurs ;
Au lieu qu' en vous faisant répandre quelques pleurs ,
Je vous rends beaucoup lus fertile
Et de Bacchus sur vous j' attire les faveurs ...
C 'est à vous jeunes gens que ma fable s' adresse ;
Connaissez à ces traits l' amour et la sagesse
De ceux qui veillent sur vos moeurs.
S' ils vous font quelquefois éprouver leur rigueurs
Ce n' est pas que pour vous ils manquent de tendresse :
Ils cherchent seulement à vous rendre meilleur . "
Jean Labbé
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Merci Nina pour le cadeau de ce poème si approprié ...:-)
À bientôt sur d' autres chemins d' Auvergne