lundi 30 mai 2016

En escapade ..

J' avais besoin de changer d' air ;
malgré un temps capricieux l' Auvergne  a su me combler ...
Balbuzard survolait ses terres et moi ,
 je me sentais l'âme d' un buvard .
Dans des paysages magnifiques la vie éclate de partout ,
Après chaque virage des surprises :
 une croix de chemin ,  un château , une église 
et puis les vaches ... les Salers bien sur  ..!


À la sortie de l' un d' eux  une pancarte :
 " Vieille Brioude " 3km ... nous détourna de notre chemin principal ;
tout ce que l' on aime quand on a le temps de prendre son temps . !!
À flanc de coteau coulait l' Allier ...
Il nous a suffit de passer le pont  , et d' apprendre que
Vieille Brioude
était au siècle dernier  la commune viticole la plus  importante de la région .


L' église romane dédiée à St Vincent
est entourée d' un jardin de curé absolument délicieux .


Un arbre de Judée nous accueille dans ce petit paradis
qui célèbre la vigne  ... en souvenir d'autrefois;


La vigne tant utilisée dans les paraboles que nous connaissons bien ...


Le lilas et les iris embaumaient ...
Avant de repartir sur d' autres chemins
assis avec moi à l' ombre du vieux clocher , écoutez plutôt :


" La vigne se plaignait
un jour au vigneron
De ce qu' il coupait
maint et maint rejeton ,
Dont le feuillage épais
et le bois inutile ,
Loin de la rendre fertile ,
Auraient épuisé sa  vigueur .

- Eh! pourquoi donc , lui disait-elle ,
Me traitez-vous avec tant de rigueur ?
Pour mon bien vous montrez du zèle .
Je suis l' objet de vos sueurs ;
Vous m' aimez ; cependant vous m' arrachez des pleurs .
L' amour est-il donc si sévère ?



- Que vous pénétrez peu dans mon intention!
Lui répondit alors le prudent vigneron.
Vous croyez que ces coups partent de ma colère ?
Ah! connaissez mieux mon dessein.
Dans le mal que j' ai pu vous faire
Votre intérêt a seul conduit ma main .
Si je coupais point tout ce bois inutile
Bientôt vous deviendriez stérile ;
Vous ne produiriez plus ni des fruits  ni des fleurs ;
Au lieu qu' en vous faisant répandre quelques pleurs ,
Je vous rends beaucoup lus fertile
Et de Bacchus sur vous j' attire les faveurs ...




C 'est à vous jeunes gens que ma fable s' adresse ;
Connaissez à ces traits l' amour et la sagesse
De ceux qui veillent sur vos moeurs.
S' ils vous font quelquefois éprouver leur rigueurs
Ce n' est pas que pour vous ils manquent de tendresse :
Ils cherchent seulement à vous rendre meilleur .   "

                                                                                          Jean Labbé

***

Merci Nina pour le cadeau de ce poème si approprié ...:-)
                                                             À bientôt sur d' autres chemins d' Auvergne


dimanche 15 mai 2016

Dans la campagne normande !

La route des pommiers m' a laissée sans voix .
Le blanc y était à l' honneur ... :-)


Tendre était l' herbe ... coquettes  les fleurs ...


Certains bourgeons hésitaient  ... un peu trop froid encore !!


D' autres  plus courageux étaient plein de promesses .


Pas de doute ... y aura d' la pomme .!!


Sur le bord de la route y avait-il fête au château ?


Serions-nous invités .. ?


Miroir , miroir serais-je à la hauteur ..?


Sans soleil tu manques un peu de maquillage...!


Mais le ton était donné ...
La blancheur de ce cabotin talentueux 
qui faisait son " one peacock-show " à la perfection nous a éblouis 
Avec lui le jour ne fut point gris ... car il a su faire la nique au soleil ..
et rien que pour nous , il a gagné ... !! :-)


***

Les chemins des pommiers  nous ont  menés jusqu' au château de St Germain de Livet dans le Calvados  . Nous avons eu la chance de le visiter seuls accompagnée d' une guide fort sympathique 
Un petit tour chez Balbuzard  , sa mariée est trop belle  ... !!
Comme elle est envoutante la Normandie même quand " elle pleut " ..:-)

mercredi 11 mai 2016

À Toi ...juste pour pas qu' t' oublies ..!!



Tu t' souviens ... ?
Nous deux assis sur un banc
dans le square de l' église ,
tickets au coeur ,
comme on préparait un voyage extraordinaire ?

Tu t' souviens ...?
de ce petit matin frileux de Mai ,
dans ton costume gris foncé ,
chemise blanche à manchettes et boutons dorés ,
comme tu serrais tes gants en chevreau cousus main ;
il fallait bien occuper les tiennes .. !


Tu t' souviens... ?
comme ce jour là , j' avais même pas mal
dans mes chaussures aux bouts pointus
que plus jamais mes pieds n' ont pu souffrir ... !

Tu t' souviens ... ?
Je ne ressemblerai pas à ma mère je te disais .
Je ne serai pas comme mon père tu me répondais .
C' est fou comme comme on s' regardait ... !


Tu t' souviens ... ?
Majorque tu voulais m' offrir
et moi , déjà contrariante ,
La Meige et le Vénéon j' avais préférés

Tu t' souviens ...?
Je crois que oui ... même si 
tu n' as jamais eu la mémoire des dates
que tu dis ...!


Ce matin , 
je ressemble un peu à ma mère et toi , parfois on dirait  ton père... !
Dans notre campagne,  pétales de cerisiers et de pommiers s' envolent au fil du vent comme nos souvenirs se tissent au fil du temps . Je cherche comment te dire ...


" J' ai trouvé .. le nom le plus secret et le plus clair pour dire ce qu' est ta vie dans ma vie : L' AIR ...Tu es l' air qui ne me fait jamais défaut , cet air si nécessaire à la pensée et au rire , cet air qui rafraîchit mon coeur ..." 
C' est Ch . Bobin qui m' a  soufflé les mots que je fais miens , juste pour que tu saches ce que tu es pour moi ... 
Tu m' comprends .. ? Ce petit air si simple  ? c' est ce que tu penses , je le sais ... Mine de rien , c' est grâce à lui que nous sommes arrivés jusque là ...
Tu t' souviens ... ?
C' était un jeudi comme aujourd' hui ...



Il y a 50 ans on se disait  OUI

                                                   Moi


vendredi 6 mai 2016

L' offrande à la nature ...

Pas loin de chez moi,  un joli  lac de gravières grouille de vie ..!
En faire le tour ... 5 km , est une gymnastique idéale 
pour aérer son corps mais aussi  son âme ...
De plus le spectacle y est permanent ... :-)


C' est le coin de l' île aux oiseaux que je préfère .
Sur le chemin  Anna de Noailles  marche avec nous ... :-)


" Nature au coeur profond sur qui les cieux reposent ,
Nul n' aura comme moi si chaudement aimé
La lumière des jours et la douceur des choses ,
L' eau luisante et la terre où la vie a germé . "


" La forêt , les étangs et les plaines fécondes
Ont plus touché mes yeux que les regards humains ,
Je me suis appuyée à la beauté du monde
Et j' ai tenu l' odeur des saisons dans mes mains .



" J' ai porté vos soleils ainsi qu' une couronne
Sur mon front plein d' orgueil et de simplicité.
Mes yeux ont égalé les travaux de l' automne
Et j' ai pleuré d' amour aux bras de vos étés .


" Je suis venue à vous sans peur et sans prudence ,
Vous donnant ma raison pour le bien et le mal ,
Ayant pour toute joie et toute connaissance
Votre âme impétueuse aux ruses d' animal .


" Comme une fleur ouverte où logent les abeilles
Ma vie a répandu des parfums et des chants ,
Et mon coeur matineux est comme une corbeille
Qui vous offre du lierre et des rameux penchants .


" Soumise ainsi que l' onde où l' arbre se reflète
J' ai connu les désirs qui brûlent dans vos soirs
Et qui font naître au coeur des hommes des bêtes
La belle impatience et le divin vouloir .


Je vous tiens toute vive entre mes bras, Nature ,
Ah! faut-il que mes yeux s' emplissent d' ombre un jour
Et que j' aille au pays sans vent et sans verdure
Que ne visitent pas la lumière et l' amour ... "

                                                              Anna de Noailles 
                                                                             1876-1933

Bon ...tout ceci est joliment dit , mais  on n' est pas pressé ...!!
Carpe diem ... :-)